« Quitter Budapest, jamais de la vie »

Invité de la Nuit de la littérature au festival du Ficep, János Térey parlera de son recueil de nouvelles, La traversée de Budapest, le 25 mai à Paris. Pour vous donner un aperçu de son univers, nous publions une interview réalisée à la sortie du livre en 2014, ainsi qu’une nouvelle inédite, traduite par Catherine Fay.

« Nouvelles » peut-on lire sur la page de titre de ton nouveau livre La traversée de Budapest, mais j’ai l’impression qu’il s’agit plutôt de prose en vers ou de poèmes en prose.

Disons que c’est un nouveau livre estampillé Térey. L’emballage est un aspect important, mais ce n’est pas le plus important. On peut parler tranquillement de nouvelles. Elles ont été écrites en prose versifiée, structurée par le rythme de pensée et se rapprochent formellement du roman de Ransmayr La montagne volante.

Le livre contient des récits sur Budapest. Qu’est-ce que cette ville représente pour toi, ancien résident de Debrecen [ville de la grande plaine de Hongrie NDT] ?

En premier lieu, mon chez-moi, car j’y habite depuis vingt-cinq ans. Je pourrais même dire que je célèbre ce quart de siècle avec ce livre.

La vie de province ne te manque pas ?

Non, pas particulièrement. Pas plus que la vie dans une mégapole. Pour moi, Budapest est une ville de taille idéale. En revanche, j’ai beaucoup voyagé dans ma vie, tant en Hongrie qu’à l’étranger. Père de deux enfants en bas âge, ces derniers temps, mes déplacements sont courts et modestes. Toutes les villes m’intéressent, tout comme l’urbanisme et la nature en tant qu’écosystème. Si je ne me consacrais pas à la littérature, je serais sans doute urbaniste.

Il y a une différence entre les provinciaux et les Budapestois ? Le « Pestois » existe-t-il vraiment ?

Avant la Deuxième Guerre mondiale, il existait une différence marquée entre les habitants de Pest et de Buda. Entre la classe moyenne seigneuriale et le prolétariat, la grande bourgeoisie et la paysannerie vivant aux environs des villes. Buda par exemple, voit défiler aujourd’hui des classes sociales les plus diverses, des petits bourgeois d’Újbuda et Lágymányos aux élites de Svábhegy et Rózsadomb. En fait, l’élite elle-même est très hétérogène, elle est traversée de multiples fissures. Le socialisme a effacé les frontières très marquées. Certains anciens aristocrates ont grandi dans des HLM, tandis que beaucoup de garçons d’origine paysanne, talentueux ou non, se sont retrouvés à Rózsadomb [La « Colline des roses », quartier chic de Budapest NDT]. À mon avis, le « Pestois » en tant que tel n’existe pas. Il existe en revanche de nombreux « Pestois » qui veulent paraître « Budois »

Est-ce que tu es facilement devenu budapestois ?

Je crois que oui. J’ai perdu ma mère à cette époque-là. Mon père luttait contre la maladie en province et je n’ai ni frère ni sœur. Les quelques vagues parents que j’avais à Budapest n’étaient pas du genre affectueux et attentionné. J’étais livré à moi-même. Tel le meilleur des amis, la solitude peut se révéler un précieux conseiller si tu as du temps pour flâner, découvrir, suivre ton instinct. Pour moi, cette méthode a fonctionné. À l’époque, j’habitais Zugló, un quartier dont les entrailles n’ont plus de secret pour moi.

Où as-tu puisé l’inspiration pour ces histoires budapestoises ? Dans tes propres expériences ?

Peu importe d’où elles viennent. Sans doute de ma tête. Les écrivains ont tendance à mentir un tout petit peu quand on les interroge sur leurs sources. Je n’ai pourtant aucun intérêt à mentir. Si je dis qu’une nouvelle s’est produite dans la réalité, mais un peu différemment et dans un autre temps, j’appauvris son interprétation. Chacune d’elles possède des bribes de réel provenant de ma propre vie ou celle d’un autre. Mais comme le tout a été méthodiquement mélangé, leur origine et la manière dont je les ai tordues importent peu.

[…]

Même les lecteurs non budapestois, ignorants des endroits évoqués pourront apprécier ces textes ?

J’écris dans la préface que je me suis intéressé au visage méconnu de Budapest. Voir la ville sous un nouvel angle peut être révélateur même pour un Budapestois de souche. L’île Háros par exemple est interdite d’accès au commun des mortels. Je peux m’estimer chanceux d’avoir pu en fouler les rives à deux reprises, dans le cadre des visites guidées.

 Un habitant de Békásmegyer connaît Kőbánya ? Ou Csepel ? Pas du tout. Chez moi, les décors sont aussi importants que la ville de Kőszeg dans Une école à la frontière [roman de Géza Ottlik, publiée aux Seuil en 1964 NDT]. Ça pourrait être une autre ville, une autre frontière, une autre école militaire. Mais Kőszeg reste cependant irremplaçable, n’est-ce pas ? En même temps, si un Français lit le livre, il va pouvoir comprendre cette petite ville, cette rigueur militaire, même sans en avoir fait l’expérience par lui-même.

Le devoir élémentaire de l’écrivain est de créer le sentiment chez le lecteur qu’il est présent à l’endroit décrit. Si je réussis à le mettre à l’aise dans ce milieu, il va se l’approprier même s’il n’y a jamais mis les pieds. Je recommande ce livre à tous les Budapestois et à tous les autres, car il s’agit principalement d’histoires humaines simples et universelles.

Contrairement à mon livre antérieur [Protokoll NDT], ici, je n’analyse pas les problèmes de la nouvelle classe moyenne, mais je parle des petites gens qui se sentent perdus. Mes héros, qui ont tout le contraire des véritables héros, sont obsédés par la réussite, c’est-à-dire par l’ascension sociale, l’enrichissement, ainsi que par leurs secrets, leurs craintes et leurs désirs sexuels.

En parlant de cela, comment vois-tu le Budapest d’aujourd’hui, un peu décrépi, misérable ?

La ville est dans un état lamentable, mais je crois qu’elle est capable de se renouveler à l’infini. György Somlyó [écrivain et poète hongrois, 1920-2006, NDT] me racontait qu’en sortant de leur cachette en 1945, lui et ses amis étaient convaincus que les ruines qu’ils voyaient autour d’eux ne se transformeraient plus jamais en ville. Pourtant, c’est bien ce qui est arrivé et le résultat est plutôt réussi.

 L’autre jour, en revenant de province, j’ai été subjugué par la vue dominicale du mont Gellért, il était majestueux avec les bateaux à ses pieds. C’était comme si je le voyais pour la première fois. Toutefois, le Budapest des années 1930-1940, que même les observateurs les moins partiaux considéraient comme l’une des plus belles villes d’Europe, ne récupèrera certes jamais toute sa splendeur.

C’est douloureux, tragique comme le souvenir d’un viol gravé à jamais dans la mémoire de la victime. Bombardée, pilonnée, en tant que ville ouverte, elle a subi l’un des pires sièges de la Deuxième Guerre mondiale et est restée malgré tout une ville. La plus familière que je connaisse. Moi personnellement, je suis ravi de tout projet de développement digne de ce nom. Même de la ligne 4 du métro. Et laissons de côté les conflits liés à son tracé.

Et les gens qui empoisonnent la ville ?

L’attitude que l’on observe chez eux depuis ces dix ou quinze dernières années est abominable, effrayante. Un grand nombre de citoyens contrariés, frustrés errent dans la ville et s’affrontent quotidiennement, mais on ne peut pas blâmer une seule personne. La politique n’est pas non plus la seule responsable. Les causes sont à rechercher dans la situation actuelle du pays, du continent. Ces contrées ont vu bien pire dans l’Histoire, il suffit d’évoquer l’invasion mongole, l’occupation turque ou nazie, l’Armée rouge ou la dictature Rákosi. Cette ville s’est toujours relevée. Je ne suis pas préoccupé pour elle. En tant que père de famille, il est dans mon intérêt de croire en son avenir. D’ailleurs, je ne voudrais jamais la quitter. Heureusement, il existe des quartiers verts attrayants pour élever ses enfants dans la tranquillité, même si ceux-ci sont bien plus onéreux que celui de Józsefváros par exemple.

Quel est ton quartier préféré de Budapest et ton roman préféré sur la ville ?

C’est celui de Svábhegy [Quartier du XIIe arrondissement du Budapest situé dans les collines de Buda NDT] depuis longtemps. Je pourrais évoquer de nombreux autres endroits, notamment tous ceux évoqués dans ce livre ou dans Protokoll. Il n’est pas facile de choisir une seule œuvre dans la littérature abondante consacrée à Budapest. J’aime bien les lieux où se déroulent les nouvelles de Kosztolányi, de la rue Üllői de sa jeunesse jusqu’au Krisztinaváros de sa « prose bourgeoise ». Kornél Esti et les environs du café New York, le bouillonnement incroyable de la vie littéraire de l’époque m’attirent énormément. J’ai entendu parler pour la première fois de la taverne Erdélyi (Erdélyi borozó) située derrière l’Opéra en lisant Kosztolányi également. Parmi les autres sites mémorables, citons le Jardin botanique (Füvészkert) des Gars de la rue Paul, la rue Király de Szomory, la place Kálvin de Csáth et Ottlik, le Tabán de Jékely ainsi que le Budapest de Péter Lengyel. Et l’esquisse de la grande bourgeoisie de Pál Granasztói Liane que tout le monde devrait lire !

 

Traduction de l’article de János Novics, « Pestről elköltözni soha » —Interjú Térey János íróval, az Átkelés Budapesten című könyv szerzőjével (Port.hu, 2014)

Traduction : Gábor Orbán
Relecture : Anne Veevaert
Photo : Máté Bach Pekary

Pour découvrir les endroits évoqués dans les nouvelles, vous pouvez consulter la carte interactive de l’éditeur hongrois.

 

Traduction inédite de la nouvelle Aki élő, zajjal jár par Catherine Fay

 

 

 

LA VIE, CA FAIT DU BRUIT

XII. Svábhegy (Colline des Souabes). Boulevard Karthauzi et rue Melinda

 

Bartók : Quatuor à cordes 6, premier mouvement

 

« Lieu maudit », souffle la femme.

             Ses pas font grincer le parquet.

             « Mauvaises vibrations ! Tu ne sens rien ?… 

             — Mais non mon ange !  L’esprit du lieu

             Est en nous, la rassure son mari.                

             Les murs ne savent rien. »

             Volets verts. Qu’y a-t-il derrière ?

             « Tu entends ? — Ces pleurs d’enfant ? 

             — Les pleurs, oui, et autre chose. — Un clou qu’on enfonce ?

             — Ça couine sans arrêt, tout près.

             Quelqu’un qui marche, ça m’a réveillée. »

 

La vie, ça fait du bruit. Le parquet craque,

             Terrain suspect qui se dérobe sous les pas.

             La femme dresse l’oreille. « Et ce bruit sourd ?

             Et ces claquements ? Un moulin à café ?  souffle-t-elle.

             — C’est le funiculaire. Les freins qui protestent. »

             Dix heures passées. Quand les rames ne se croisent pas,

              L’échange de passagers se fait pile

             En dix secondes. « Tactac. Et quoi encore ? »

 

Là où ils habitent, d’autres viennent se promener

             Dans la verdure qui remplace la forêt vierge

             Piétinée par les sangliers. Sous terre,

             Des sources sulfureuses, une mine de silice désaffectée. 

             Colline aux raisins sans raisins. La pente est raide,

             Vingt degrés, d’après le panneau.

             On s’élance entre les villas à colombages, tellement typiques,

             Vers le sommet de la noble colline, pour goûter

             Au luxe du passé en mangeant des gâteaux à la crème.

             « Des grognements de sangliers, et quoi encore ?… 

             — Des sanglots, des hoquets. »

 

De gracieuses passerelles enjambent le ravin :

             Jadis elles donnaient accès à des hôtels.

             Jadis la neige alpestre tombait sur ces bâtiments

             Élégants, aux lignes pures.

             « Je vois la réception, une fille derrière la vitre,

             Aux cheveux platine coiffés à la garçonne. 

             — Mais les employés étaient tous des hommes !

             Et toi, tu vois une femme ? »

             Age d’or transformé en âge de plomb,

             Hôtels et pensions d’antan,

Divisés en petits appartements, en

   Cabines à dormir et à cuisiner, en alcôves mesquines.

   « Vue imprenable ! Le vent fait bouger les volets

   Et claquer le drapeau tricolore. »

 

Rangées de balcons, garde-fous d’un vilain marron,

            Vue sur la vallée.  Garage bitumé, porte basculante.

            Toit en béton qui servait de terrasse : les soirs de fête,

            On y accédait directement du bar.

            À présent. Fenêtres sans grille. Brèche dans les barbelés.

            Stuc d’origine, gris, déshonoré.

            Au fond du jardin, se cache une remise à bois aux planches noircies,

            Pas touchée depuis longtemps, celle-là ! Au moins quatre-vingts ans.

 

Les nouveaux propriétaires, un jeune couple,

            Ont acheté l’appartement à un fonctionnaire retraité.

            Le mari a dit : « Sautons sur l’occasion. »

            La femme rechignait : « Cette colline est maudite, à ce qu’on dit…

            — C’est une bonne affaire. — Pas tant que ça, tu sais.

    Il y a quelque chose de bizarre, de malsain dans l’air. »

            Ils ont voulu le transformer en ouvrant deux pièces.

            Ils ont fait appel au vieux Gyarmati, leur parent ingénieur

            Pour mesurer les paramètres.

            « Casser un mur, en monter un autre ailleurs ?… 

             Un jeu d’enfant ! » avait répliqué l’oncle.

 

Le mari était seul à la maison, c’est lui qui avait accueilli Gyarmati.

            Ils ont descendu à tâtons l’escalier vétuste jusqu’au jardin.

            Les yeux écarquillés, comme perdu,

            Le vieux a regardé autour de lui.

            Dans l’appartement, un pas à gauche, jusqu’au balcon,

            Ensuite à droite, jusqu’au radiateur. Le ciel, à portée de main.

            Parquet bombé aux coins. Dans le couloir,

            Carrelage en damier, rapiécé.

 

« Gémissements, crissements, martèlements.

            Ce n’est rien à côté de la nuit, où,

            Par la fenêtre, on voit s’agiter des feux follets,

            On sent des ondes vibrer dans les murs,

            J’entends une mémé toute ridée ronchonner

            Dans la cheminée, dit la femme.

            — Ah oui, t’es médium ? se moque le mari.

            —  Tu sais, j’avais une grand-mère au crâne un peu défoncé,

            Un creux au-dessus du front : défaut de naissance ?

            Signe de beauté ? Quand on était petits,

            On n’avait pas le droit de le caresser. 

            —  Bien sûr, ma chérie. Mais encore ? »

 

L’ascenseur panoramique en verre est en panne

            Depuis vingt-cinq ans, le puits bâille dans le vide.

            « J’ai encore entendu des râles à côté,

            Continue la femme. Quelqu’un chuchotait :

            Attache-moi avec cette corde de bateau

            Mets tes bottes vernies, fouette-moi.

            Y a que ça qui marche. Allez, plus fort. »

            « Les voisins sont plus sado-masos que nous, alors ? »

 

Gyarmati jette un œil dans la cage béante de l’ascenseur.

            Pétrifié, il contemple le vide.

            L’image d’une limousine surgit tel un éclair… « Et un visage,

            L’un de mes tortionnaires de jadis ? Mal rasé, puant l’alcool. »

            L’ingénieur perd conscience. S’effondre. Le mari

            Tente de le rattraper. En vain. Le vieux s’écroule, face contre terre.

            Il s’en tire, sans fracture, juste quelques bleus,  

            Sa veste un peu déchirée.

 

Ensuite, péniblement, soufflant, haletant, il raconte :

            C’est dans ce puits que

            La Gestapo l’a suspendu par les bras.

            C’est là qu’on l’a interrogé, 

            En hiver quarante-quatre, toute une demi-journée.

            On l’accusait de complot sioniste. On voulait

            Son trésor, ses bijoux, cachés. N’importe quoi.

            On lui avait bandé les yeux pour l’emmener sur la colline.

            Le bandeau : peut-être reverrait-il la lumière

            Du jour ? « Une fois, peut-être » :

            Une fois encore, dans cette vie.

 

Ils lui avaient fait monter l’escalier

            À coups de pied. « Los, los… halt !… »

            Ils ne marchaient pas au même rythme :

            La vie, c’est se toucher, se cogner les uns aux autres.

            Coups sur les reins. « Le juif s’enfuit, rattrapez-le ! »

            Coups sur la rate, coups sur le foie. Vingt. Trente.

            Morve, salive et sang ruisselaient

            Sur les murs enduits de peinture à l’huile.

 

Les services secrets l’avaient ramené au ghetto,

            La route est la même qu’autrefois,

            C’est l’ancien chemin forestier,

            Qui passe sous le Chemin de croix de la colline :

            Non, rien n’a changé !

 

Un demi-siècle après, il reconnaît la maison,

            Où le jeune homme d’alors fut humilié, anéanti.

            Lieu maudit. La cruauté a imprégné les briques :

            Maison de mort, où claquaient les étendards à croix gammée,

            Runes étincelantes sur les épaulettes des SS,

            Feuilles de chêne au revers des uniformes…

            Musique de gramophone. Les uniformes,

            L’hôtel, la même esthétique. Tout assorti,

            Les limousines Adler aussi.

 

La vie, ça fait du bruit. Partout, toujours, avec une candeur troublante.

            Casquettes plates à fond concave sur les patères…

            C’est ici que leurs dactylos empressées martelaient

            Les runes aveuglantes sur les touches de leurs machines.

            C’est ici que s’affairaient les policiers.

 

Le mari n’a pas tout révélé tout de suite à son épouse ;

            Le puits de l’ascenseur est resté un secret, un secret obscur,

            Mais, au magasin, quelqu’un a bavardé…

            « Mais alors qu’est-ce qu’il t’a dit, Gyarmati ?

            Pourquoi tu m’en as pas parlé plus tôt ? » a-t-elle hurlé.

            Elle n’ose presque plus se regarder dans le miroir,

            De peur que ce ne soit pas son visage qui s’y reflète

            Mais celui d’un type des sections d’assaut,

            Au visage couvert de mousse à raser… « Hé,

 

Y a un officier SS coincé dans la salle de bains ! — Haha, bonne blague.

– C’est pas une blague. La nuit, le gars fait des gargarismes inquiétants.

– S’il était mort, il ne ferait pas de bruit.

– Ma main traverse son corps !…

– Il faut qu’on démolisse le mur de la cave,

Qu’on libère les fantômes.

Murer la malédiction, ça ne suffit pas. Tu vas voir !

Il va continuer à se raser, jusqu’à la fin des temps ! »

 

« Du balai ! » Brique par brique, examiner la maison :

            Traquer les caractères gothiques. Se sauver par les escaliers,

            Le visage blême, descendre jusqu’au parc.

            Éclairage violent des projecteurs de la gare.

 

JÁNOS TÉREY

Traduit du hongrois par Catherine Fay

Photo : Fortepan (La Colline des Souabes vue du ciel, 1944)