Avec Ladislas Gara et Gyula Illyés, deux formidables passeurs de poésie tout comme lui, Jean Rousselot a formé au début des années 1950 un trio d’exception qui s’est donné comme but de faire connaître la poésie hongroise en France. Rien de pareil n’avait jamais été entrepris. Les projets se multiplièrent et mobilisèrent au gré des projets, une bonne cinquantaine de poètes et d’écrivains français ; au premier chef : Jean Rousselot. Cet aspect de sa vie et de son travail n’a jamais été abordé. Le projet des Orphées du Danube, est de remédier à cette carence. Il ne s’agit pas d’un manuel d’histoire littéraire, mais d’un livre de poésie que traversent les affres de l’Histoire. Tous les poètes dont il est question ici, ont toujours vécu intensément avant d’écrire. De Petőfi à Illyés, en passant par Rousselot ou József, ils ne furent pas que les témoins de leur temps, mais des acteurs ; et leurs voix portent toujours autant au début de ce XXIe siècle. Les Orphées du Danube n’est pas non plus un livre réservé aux initiés. Il entend s’adresser à tous. À ce titre, nous n’avons pas cru inopportun d’apporter quelques repères et précisions sur la réception des poètes hongrois en France ; sur les relations culturelles franco-hongroises, comme sur l’Histoire de la Hongrie, et ce, de manière à mieux revenir sur la relation de Jean Rousselot avec la poésie magyare ; poèmes à l’appui, tout au long de ce livre, dont la deuxième partie est consacrée au fruit d’une longue amitié de vingt-sept ans, de 1956 à 1983, soit à la correspondance inédite de Jean Rousselot avec Gyula Illyés.
Edinter, Rafael de Surtis, 2015
Cristophe Dauphin, Anna Tüskés