Editions du Cygne, 2022
Traduit par Yann Caspar
Après deux premiers recueils publiés en langue hongroise Turbulences et Chute de pierres dans lesquels les poèmes de Lea Nagy insinuaient une direction d’un « quelque part » vers un « quelque chose », nous terminons ici le voyage au milieu d’un chaos en spectacle. Ce chaos y est littéralement exhibé en aboutissement des turbulences et des chutes de pierres vécues par le poète.
Les événements, les intentions, les objets, les personnages du passé sont désormais accrochés aux murs, encadrés. Plus rien ne tourbillonne, c’est la fin du voyage. Et c’est le chaos lui-même qui nous donne une chance de passer à autre chose même si le passé restera toujours vivace dans la conscience du poète. Au fil du temps, ces fils invisibles se dénouent lentement et le silence atteint notre conscience.
Les poèmes du chaos de Lea Nagy s’agglomèrent ainsi en fusion intense du passé et du présent. On y ressent l’intensité des couleurs, des actes, des sons et des personnages. Chaque bruit suit le silence et tout silence est un bruit.
Après la dernière scène, après la fin du spectacle, chacune des images de l’exposition y est démontée, laissant une surface murale blanche et propre. C’est l’occasion de repartir sur de nouvelles bases… et de redessiner.