La Zrinyiade ou Le Péril de Sziget de Miklós Zrínyi

Juin 1566 : Le sultan Soliman marche sur la Hongrie. Turcs, Tatars, Sarrasins, Tcherkesses, Mamelouks investissent Sziget, défendue par Zrínyi, le ban de Croatie, et sa faible garnison. Avec une vaillance et une foi inébranlables, ils résistent aux assauts, jusqu’à l’ultime sortie où ils courent à la mort et s’assurent la gloire.

De ce fait historique, cent ans après, Zrínyi le poète, arrière-petit-fils du héros et guerrier lui-même, tire une épopée baroque où le réalisme des scènes vécues se mêle au merveilleux. L’enjeu de la guerre dépasse le sort de la forteresse de Sziget. Soliman devient le fléau de Dieu, irrité contre son peuple qui l’a renié. Incantations magiques, invocation des démons se succèdent dans le camp turc. La scène finale tourne à l’affrontement des armées célestes contre les furies des enfers et s’achève sur l’apothéose des héros morts en martyrs. Ailleurs, Zrínyi décrit la cruauté de la guerre, l’amitié virile issue des combats, s’apitoie sur la fin brutale des jeunes gens morts avant l’âge et trouve des accents bibliques pour dire la fragilité de la vie. Il montre les effets délétères des passions, la rivalité, l’orgueil, la désunion qui minent l’armée turque de l’intérieur. L’amour y a sa part, qui fait s’affronter les deux chefs d’armée pour la possession de Cumilla, la fille du sultan. La Zrinyiade s’achève sur un dernier exploit de la main du héros, qui fait une victoire du désastre de Sziget.

Première traduction française de la grande épopée hongroise.

Presses Universitaires du Septentrion, 2015
Traduit par Jean-Louis Vallin