Au-delà de l’épopée miraculeuse racontant sa fuite devant les nazis et les staliniens, c’est un véritable morceau d’histoire de notre continent que nous raconte Thomas Schreiber, un des meilleurs observateurs de la politique de l’Europe centrale. Après le récit de son enfance heureuse dans la Hongrie d’avant-guerre, il nous entraîne dans ses aventures peuplées d’acolytes hongrois d’Hitler, puis de Staline avec une verve digne d’un roman policier.
On découvre ensuite comment, sur la route des États-Unis qu’il ne rejoindra pas, une halte accidentelle à Paris va faire de l’auteur un citoyen français à part entière. L’entrée en journalisme de Thomas Schreiber constitue un autre morceau de bravoure narré sur le même ton. La bonne fée qui le protège le ramène dans son pays d’origine, la Hongrie, pour son premier reportage important.
Les épisodes de la guerre froide, dont il fut l’un des meilleurs analystes, sont rappelés avec une clarté lucide et émaillés d’anecdotes pittoresques. Au fur et à mesure qu’avancent les années 80, on découvre des évènements qui présagent l’effondrement du mur de Berlin, notamment à travers les conversations de l’auteur avec ceux qui seront les futurs dirigeants de l’Europe de l’Est libérée.
Cette histoire vraie est un témoignage emblématique de trois quarts de siècle qui ont transformé le visage de l’Europe.
France-Empire, Paris, 2010