Le titre donné au recueil incarne tout l’imaginaire de Weöres, très inscrit dans la tradition orale et folklorique hongroise, mais aussi dans une sorte de fausse innocence que le poète tenterait de retrouver à travers les vicissitudes de son temps et de son propre parcours.
Les poèmes traduits pour le présent recueil, inédits en version française, ont été choisis par la traductrice dans l’immense production poétique de Sándor Weöres (plus de mille pages sur près de 50 ans). Elle a voulu montrer tout l’éventail de l’écriture, de l’inspiration du poète, sur toute la durée de son œuvre (une cinquantaine d’années entre les premiers et les derniers poèmes). Elle a aussi opté pour des variations sur la forme brève, allant de l’épigramme ou de l’aphorisme aux comptines, en passant par des haïkus détournés ou des ballades.
A propos de l’auteur
Né en 1913 à Szombathely (Hongrie), Sándor Weöres passe dix ans à Pécs (1933-1943), où il fait ses études universitaires et travaille comme bibliothécaire, avant de s’installer définitivement à Budapest. Précoce, Weöres écrit des poèmes dès l’âge de quatorze ans ; le poète Mihály Babits le découvre très tôt et lui ouvre la revue Nyugat. Son premier recueil paraît en 1934. Depuis lors, il a publié une vingtaine de recueils (juste quelques poèmes en français dans des éditions épuisées), des poèmes pour enfants, trois pièces de théâtre et de nombreuses traductions (dont les écrits de Mallarmé, Blake, Laozi, de Chuyouan, ses auteurs préférés) dont il vécut pendant les années du stalinisme où peu de publications étaient autorisées, et ce jusqu’en 1964. Il est aujourd’hui considéré comme l’un des plus grands poètes hongrois et l’un des poètes majeurs du siècle.
Editions érès, coll. Po&psy princeps, 2019 (14 mars)
Traduit par Cécile A. Holdban
Illustré par Annie LACOUR